Le 14 juillet 2025, le gouvernement kényan a annoncé la suppression des visas pour tous les citoyens africains et la majorité des pays caribéens, marquant un tournant historique dans sa politique migratoire et touristique.



C’est une décision qui fera date dans l’histoire de la diplomatie africaine : le Kenya vient d’abolir l’exigence de visa pour l’ensemble des pays du continent africain ainsi que pour la majorité des nations caribéennes. À compter de cette annonce, les voyageurs issus de ces régions pourront se rendre sur le sol kényan sans autorisation préalable, sans paiement de frais consulaires ni remplissage fastidieux de formulaires électroniques.

Un geste fort pour le panafricanisme, la diplomatie régionale et l’essor du tourisme, porté par la volonté du président William Ruto de renforcer l'intégration continentale. Le chef de l’État a affirmé que cette décision s'inscrivait dans le cadre de la politique d'« open skies » et visait à fluidifier les déplacements transfrontaliers pour favoriser les échanges économiques, culturels et humains.

Cependant, cette mesure ne s’appliquera pas aux ressortissants de la Libye et de la Somalie, en raison de préoccupations sécuritaires spécifiques. Le gouvernement kényan précise que ces exclusions sont temporaires et pourraient être réexaminées à mesure que la stabilité s’améliore dans ces pays.

Les visiteurs africains bénéficieront d’un séjour sans visa allant jusqu’à deux mois. Pour les ressortissants de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), cette durée est prolongée à six mois, conformément aux accords régionaux de libre circulation. Cette initiative vient ainsi renforcer les protocoles déjà établis au sein de l’EAC, renforçant l’unité économique et la mobilité régionale.

Ce grand pas vers l’ouverture s’accompagne d’autres innovations stratégiques. Dès janvier 2025, le gouvernement kényan avait lancé des améliorations notables du système d’autorisation électronique (ETA), garantissant une réponse en moins de 72 heures, voire instantanée. Ces efforts visent à moderniser les points d’entrée, simplifier les procédures administratives et renforcer la sécurité via un pré-filtrage numérique renforcé.

Autre initiative phare : le permis de travail numérique pour les nomades digitaux, lancé en octobre 2024. Ce permis attire déjà des milliers de télétravailleurs du monde entier, désireux de travailler à distance tout en découvrant les paysages époustouflants du Kenya.

Par ailleurs, Nairobi a misé sur l’extension de son infrastructure internet, assurant une connexion fiable pour les touristes et les professionnels, même dans les régions les plus reculées. Le pays devient ainsi l’un des premiers en Afrique à allier mobilité sans visa et connectivité numérique, un levier puissant pour l’attractivité touristique et économique.

Enfin, une autorisation de transit électronique innovante permettra désormais aux passagers en escale de rester jusqu’à 12 heures sur le territoire pour visiter des attractions locales. Une réponse directe aux frustrations des voyageurs internationaux contraints d’attendre dans les terminaux, transformant l’escale en opportunité touristique.

Le Kenya envoie un message clair à ses partenaires africains et caribéens : l’avenir du continent passe par l’unité, la mobilité et l’innovation. À travers cette suppression des visas, le pays se positionne comme un leader visionnaire en matière d’intégration régionale, tout en renforçant son attractivité sur l’échiquier touristique mondial.