La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum hausse le ton face aux conditions inhumaines dénoncées dans le nouveau centre de détention pour migrants près de Miami, exigeant le retour immédiat d’au moins 30 ressortissants mexicains.
C’est un bras de fer diplomatique qui s’amorce entre le Mexique et les États-Unis. Mercredi, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a confirmé avoir officiellement demandé aux autorités américaines le rapatriement de 30 citoyens mexicains incarcérés dans le tristement célèbre centre de détention pour migrants surnommé « Alligator Alcatraz », situé à une soixantaine de kilomètres de Miami.
Érigé au cœur d’une zone marécageuse infestée de pythons et d’alligators, ce camp de 16 hectares symbolise la politique migratoire dure de l’administration Trump. Dès son ouverture, il a été critiqué pour ses conditions de détention jugées « dégradantes » par plusieurs ONG : cellules surpeuplées, refoulements d’eaux usées, accès limité à l’eau et à l’hygiène, moustiques, chaleur extrême ou froid glacial selon la climatisation.
« Nos concitoyens n’ont pas à être traités de cette façon. Dans le cadre même de la législation américaine, nous exigeons leur retour immédiat au pays », a déclaré Sheinbaum, dénonçant une dérive sécuritaire qui bafoue les droits humains les plus élémentaires.
Cette déclaration intervient après la visite du consul mexicain à Miami, Rutilio Escandón, premier représentant étranger à avoir pénétré dans le centre. Après avoir rencontré 39 ressortissants mexicains, il a décrit un quotidien insoutenable : « On leur permet de se laver une fois tous les trois jours. Il fait une chaleur étouffante, ou un froid glacial selon la climatisation, et les moustiques prolifèrent dans les dortoirs. »
Deux jeunes frères mexicains, dont l’un séjournait légalement aux États-Unis avec un visa touristique, ont déjà été rapatriés sans qu’aucune charge ne soit retenue.
Pour Sheinbaum, le message est clair : son gouvernement ne tolérera pas que ses ressortissants soient traités comme des criminels dans des camps inhumains. Elle a réaffirmé que le Mexique « sera toujours aux côtés de ses citoyens, où qu’ils soient, et particulièrement face à l’arbitraire ».
Alors que les descentes menées par l’ICE se multiplient dans le pays sous l’impulsion de la politique migratoire de Donald Trump, les tensions avec les pays voisins risquent de s’intensifier. Le sort des détenus d’Alligator Alcatraz devient ainsi un test majeur pour l’équilibre entre sécurité migratoire et respect des droits fondamentaux.
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