Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé la fin du TPS pour les ressortissants afghans, invoquant une amélioration des conditions sécuritaires en Afghanistan. Cette décision prend effet à partir du 12 juillet 2025 et suscite l’inquiétude des défenseurs des droits des migrants.



Le 12 mai 2025, la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a officiellement annoncé la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé aux ressortissants afghans. Ce statut expirera le 20 mai 2025 et la fin de sa validité prendra effet 60 jours plus tard, soit le 12 juillet 2025. Cette mesure concerne des milliers d’Afghans qui, depuis la chute de Kaboul en 2021 et la prise de pouvoir des Talibans, avaient trouvé une protection humanitaire temporaire aux États-Unis.

Le TPS est un programme humanitaire américain permettant aux ressortissants de certains pays touchés par des conflits armés, des catastrophes naturelles ou d’autres situations exceptionnelles, de rester légalement sur le sol américain sans risque d’expulsion. Dans le cas de l’Afghanistan, cette protection avait été activée pour répondre à l’urgence humanitaire engendrée par la crise politique et sécuritaire.

Selon le DHS, après une réévaluation approfondie de la situation sur le terrain, il a été conclu que les conditions en Afghanistan ne justifiaient plus la prolongation du TPS. Kristi Noem a affirmé que la situation sécuritaire s’était améliorée et que l’économie du pays commençait à se stabiliser, permettant un retour possible des ressortissants sans menace immédiate pour leur sécurité.

En outre, la secrétaire à la Sécurité intérieure a évoqué des éléments liés à la sécurité nationale, affirmant que certains bénéficiaires du TPS afghan faisaient l’objet d’enquêtes pour fraude ou représentaient une menace potentielle pour l’ordre public et la sécurité nationale. Pour cette raison, a-t-elle indiqué, le maintien de ce statut n’était plus dans l’intérêt des États-Unis.

Cette décision repose sur des consultations interinstitutions, incluant les Services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis (USCIS) ainsi que le Département d'État. Elle s’inscrit également dans une volonté affichée de recentrer le TPS sur sa vocation initiale : offrir une protection strictement temporaire à des personnes dont le retour immédiat dans leur pays d’origine présenterait un danger.

Cependant, cette décision fait l’objet de vives critiques de la part d’organisations de défense des droits des migrants. Celles-ci estiment que les conditions en Afghanistan demeurent préoccupantes, notamment en ce qui concerne les droits des femmes, la répression politique, et l’instabilité dans plusieurs provinces. Elles dénoncent un choix politique motivé davantage par des considérations de contrôle migratoire que par la réalité humanitaire.

Les Afghans actuellement sous statut TPS devront désormais envisager des alternatives légales pour rester aux États-Unis, telles que les demandes d’asile ou d’autres visas. Sans démarche administrative appropriée, ils s’exposent à une expulsion à partir de la date butoir du 12 juillet 2025.

Dans un contexte où les États-Unis tentent de concilier sécurité nationale et responsabilité humanitaire, cette décision marque un tournant dans la gestion des statuts de protection et relance le débat sur la cohérence des politiques migratoires face aux enjeux géopolitiques.