Dans une allocution solennelle, Emmanuel Macron a annoncé jeudi sa volonté de rester à la barre, malgré le renversement inédit du gouvernement Barnier. Le président promet un exécutif resserré et un budget d’urgence pour maintenir la stabilité économique et politique.



La France traverse une crise politique sans précédent depuis 60 ans. Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron s’est adressé à la nation pour réaffirmer son autorité. Refusant catégoriquement toute démission, il a promis de nommer dans les prochains jours un nouveau Premier ministre chargé de former un gouvernement d’"intérêt général".

Emmanuel Macron, confronté à un Parlement fragmenté, a dénoncé un "front anti-républicain" entre l’extrême droite et l’extrême gauche, accusé de plonger le pays dans le chaos. Selon lui, cette coalition hétéroclite a "mis en péril la stabilité nationale" en votant la motion de censure.

Le futur Premier ministre aura pour mission délicate de réunir une équipe capable de gouverner sans majorité absolue. Macron a insisté sur la nécessité de rassembler "les forces politiques prêtes à collaborer" ou, à tout le moins, à ne pas recourir à de nouvelles censures systématiques.

Dans un contexte économique tendu, l’Élysée a annoncé une "loi spéciale" pour garantir la continuité des services publics en 2025. Ce texte, prévu pour mi-décembre, sera crucial pour éviter des interruptions dans les financements de l’État, en attendant l’adoption d’un budget formel début 2024.

Le président a également rassuré les ménages et les entreprises : aucune hausse d’impôts ne sera envisagée malgré les tensions budgétaires. Un effort pour réduire la bureaucratie sera entrepris pour accélérer les investissements, tandis qu’une lutte renforcée contre le narcotrafic répondra aux préoccupations croissantes des Français sur la sécurité.

Cette crise politique pourrait avoir des conséquences importantes sur l’économie. Les investisseurs étrangers, attentifs à la stabilité institutionnelle, surveillent la situation de près. La chute du gouvernement a provoqué une volatilité accrue sur les marchés financiers, bien que le CAC 40 ait réussi à limiter ses pertes à -0,5 % jeudi, témoignant d'une certaine résilience.

Les incertitudes liées au budget pourraient également affecter la capacité de la France à maintenir son objectif de réduction du déficit public à 4,4 % du PIB en 2025.

Emmanuel Macron, dont le mandat court jusqu’en 2027, devra redoubler d’efforts pour restaurer la confiance. Les appels à sa démission, bien que limités pour l’instant aux oppositions les plus virulentes, pourraient prendre de l’ampleur si la situation économique venait à se dégrader davantage.

Cette période d'incertitude politique s’annonce cruciale pour l’avenir de la présidence Macron. Sa capacité à apaiser les tensions et à former un gouvernement fonctionnel déterminera non seulement la trajectoire économique de la France, mais aussi son héritage politique.