Mark Zuckerberg ne cache plus ses ambitions : Meta recrute à coups de millions les cerveaux de DeepMind, Sesame AI et Scale AI pour bâtir une superintelligence. Une offensive stratégique dans la guerre mondiale de l’intelligence artificielle.
La bataille pour l’intelligence artificielle générale (AGI) s’intensifie et Meta entend bien ne pas rester sur la touche. Le géant californien dirigé par Mark Zuckerberg vient d’annoncer la formation d’une unité dédiée à la “superintelligence”, avec pour mission de rattraper — voire dépasser — OpenAI et Google dans la course technologique la plus stratégique du siècle.
Pour cela, Meta mise sur un recrutement de choc. Des figures de proue de l’écosystème IA auraient rejoint les rangs de l’entreprise : Jack Rae, transfuge de Google DeepMind, Johan Schalkwyk en provenance de Sesame AI, et Alexandr Wang, fondateur de Scale AI, l’un des leaders mondiaux en étiquetage de données. Ces talents rares forment la pierre angulaire d’une équipe d’élite dédiée à l’amélioration des modèles Llama, le concurrent direct de GPT-4 et Gemini.
Mais l’arsenal de Meta ne s’arrête pas aux talents. Un investissement stratégique dans Scale AI est en cours de finalisation, confirmant l’intérêt du groupe pour la donnée étiquetée de haute qualité, l’un des nerfs de la guerre IA. L’entreprise cherche ainsi à renforcer son contrôle sur toute la chaîne de valeur de l’intelligence artificielle : des puces aux modèles, en passant par les jeux de données.
Dans un marché où la puissance de calcul ne suffit plus, le facteur humain devient clé. « Il y a très peu de personnes capables d’entraîner ces modèles à grande échelle », souligne Vahan Petrosyan, de SuperAnnotate. Or, malgré des offres salariales alléchantes et des ressources quasi illimitées, Meta peine parfois à convaincre les meilleurs chercheurs de le rejoindre. Certains refusent, doutant de la vision ou de la culture d’entreprise.
Ce paradoxe met en lumière une réalité souvent ignorée dans les batailles technologiques : l’AGI ne s’achète pas uniquement avec des milliards. Elle exige une direction claire, une culture de l’innovation radicale et une capacité à attirer — puis à retenir — les cerveaux les plus brillants. Meta, en s’attaquant de front à ces trois défis, rappelle qu’elle entend bien rester une force centrale dans la transition vers la finance programmable, le Web3 et l’économie des modèles fondamentaux.
Dans un monde façonné par les algorithmes, le vainqueur sera celui qui saura assembler les bonnes données, les bonnes infrastructures et, surtout, les bonnes intelligences. Meta vient de jouer une carte majeure. La riposte d’OpenAI et de Google ne saurait tarder.
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