Bruxelles annonce un financement historique de 58,4 milliards d’euros destiné à l’Afrique entre 2028 et 2034, dans le but de renforcer la coopération et de limiter les flux migratoires vers l’Europe. En parallèle, la Grèce adopte une loi controversée prévoyant des peines de prison pour les demandeurs d’asile déboutés.



L’Union européenne franchit une nouvelle étape dans sa stratégie migratoire. Selon les institutions communautaires, un plan de financement record de 58,4 milliards d’euros sera déployé au profit de l’Afrique entre 2028 et 2034. Objectif affiché : soutenir le développement économique, renforcer la sécurité et freiner les départs massifs vers l’Europe.

Ce fonds colossal, présenté comme une « coopération gagnant-gagnant », suscite toutefois des critiques. Des ONG accusent l’UE d’instrumentaliser l’aide au développement à des fins de contrôle migratoire.

En parallèle, la Grèce a adopté une réforme radicale de son droit d’asile. Désormais, les migrants déboutés risqueront la prison en cas de refus de quitter le territoire. Athènes justifie cette décision par une nécessité de fermeté face à l’afflux de demandeurs d’asile, mais les défenseurs des droits humains dénoncent une criminalisation inquiétante des migrants.

Ce double signal — financement massif pour l’Afrique et durcissement juridique en Europe — illustre le virage sécuritaire de la politique migratoire européenne. Alors que l’Italie, l’Espagne et la Grèce restent en première ligne des arrivées, Bruxelles veut renforcer ses partenariats extérieurs tout en durcissant les conditions d’accueil à l’intérieur de ses frontières.

Reste à savoir si ces mesures permettront réellement de réduire la pression migratoire ou si elles marqueront une nouvelle étape dans la fracture entre solidarité et fermeté au sein de l’UE.