Les grandes banques qui ont soutenu Elon Musk dans son acquisition de X (anciennement Twitter) se trouvent désormais dans une position délicate. Après avoir prêté 13 milliards de dollars pour faciliter ce rachat, elles doivent faire face à une réalité financière bien plus sombre que prévu, rendant impossible la revente de cette dette aux investisseurs.



En octobre 2022, Morgan Stanley, Bank of America et BNP Paribas, entre autres, ont consenti à prêter 13 milliards de dollars à Elon Musk pour financer son acquisition de X (anciennement Twitter). À l'époque, l'accord semblait prometteur, avec l'idée qu'une revente de la dette aux investisseurs serait facile et profitable. Mais aujourd'hui, ces mêmes banques se mordent les doigts.

Depuis l'acquisition de X pour 44 milliards de dollars, la valeur de la plateforme a plongé, rendant toute revente de la dette pratiquement impossible sans subir de lourdes pertes. Les revenus de X sont en chute libre, avec une baisse de 25 % au second trimestre 2024, et les efforts de Musk pour diversifier les sources de revenus via des abonnements payants n'ont pas eu l'effet escompté.

Un des coups les plus durs pour X est la fuite massive des annonceurs, qui représentaient une part cruciale des revenus de la plateforme. La croissance des utilisateurs actifs quotidiens a également stagné, se limitant à 1,6 % contre les 15 % annuels observés entre 2019 et 2022. Ce ralentissement met encore plus de pression sur une entreprise déjà en difficulté.

Pour les banques qui ont financé ce rachat, la situation devient de plus en plus insoutenable. Elles sont coincées avec une dette qu'elles ne peuvent revendre sans absorber des pertes significatives. Cette impasse financière limite également leur capacité à accorder des prêts à d'autres entreprises plus solvables, surtout dans un contexte post-Silicon Valley Bank, où la prudence est de mise.

La situation rappelle tristement les erreurs du passé, où des prêts hasardeux ont conduit à des crises financières. Si la situation ne s'améliore pas, ces banques pourraient se retrouver à devoir gérer des créances douteuses de plusieurs milliards de dollars, ce qui ne manquerait pas de faire trembler le secteur bancaire.

Quant à X, la plateforme doit faire face à des défis de taille pour redresser la barre. Le pari d'Elon Musk semble plus risqué que jamais, et ses efforts pour revitaliser l'entreprise pourraient ne pas suffire à inverser la tendance. Pour les banques, l'heure est à la réflexion, et la leçon à tirer est claire : même les plus grandes entreprises ne sont pas à l'abri d'une mauvaise décision stratégique.