Sous pression des agriculteurs et hôteliers, l’administration Trump crée un visa accéléré pour la main-d’œuvre étrangère — tout en maintenant sa ligne dure contre les migrants en situation irrégulière.
Face à l’alerte lancée par les milieux agricoles et hôteliers américains sur le manque de travailleurs saisonniers dû aux vagues de déportation massives, la Maison-Blanche annonce une nouvelle politique migratoire ciblée. Un programme spécial de visa pour travailleurs migrants a été lancé par le Department of Labor, avec la mise en place d’un Office of Immigration Policy, chargé de "fluidifier les procédures" pour l’obtention de visas légaux.
Mais la ligne est claire : aucun sans-papiers vivant aux États-Unis ne pourra en bénéficier.
« Ce n’est pas une amnistie. Ce n’est même pas une amnistie déguisée », a insisté un haut responsable de l’administration Trump dans une déclaration à Axios. « Personne en situation irrégulière ne recevra de voie vers la citoyenneté ni même la résidence légale. »
Selon les détails révélés, les travailleurs devront obligatoirement postuler depuis leur pays d’origine. Aucun dossier de régularisation depuis le sol américain ne sera examiné dans le cadre de ce nouveau dispositif.
Le lancement de cette initiative vise à répondre aux critiques croissantes du secteur agricole et hôtelier, confronté à une hémorragie de main-d’œuvre après la relance des opérations d’ICE dans les fermes, hôtels et restaurants. Selon un post de Donald Trump sur Truth Social, les employeurs se plaignent de la perte de travailleurs « de longue date, compétents et difficilement remplaçables ».
En réaction, Trump avait ordonné un gel temporaire des descentes d’ICE dans les exploitations agricoles le mois dernier — une pause depuis levée. Le président, toutefois, reste ferme : « Nous devons protéger nos agriculteurs, mais expulser les criminels. »
Les futurs travailleurs migrants légaux devront passer par les visas H-2A (pour l’agriculture saisonnière), qui exigent que les employeurs prouvent l'absence de main-d’œuvre locale qualifiée.
Le nouveau bureau de la politique migratoire du Département du Travail tentera de lever certains obstacles réglementaires que l’administration Trump considère comme des « incitations » à l’embauche de sans-papiers, héritées de l’ère Biden.
Mais pour Mark Krikorian, directeur du Center for Immigration Studies, la faute revient aussi aux agriculteurs : « Ils savaient que Trump allait appliquer sa politique migratoire. Ils auraient dû se préparer bien plus tôt. »
Il rappelle que le visa H-2A est "illimité en nombre", mais que certains employeurs refusent de payer les salaires imposés par le programme.
Ce virage stratégique de l’administration Trump — entre fermeté idéologique et concessions économiques — vise à rassurer à la fois sa base électorale et les grandes industries. Il illustre surtout une tension récurrente dans la politique migratoire américaine : comment concilier sécurité des frontières, protection des emplois locaux et besoins économiques en main-d’œuvre étrangère.
Alors que les raids d’ICE reprennent, la Maison-Blanche tente d’équilibrer la répression migratoire avec les exigences du marché — mais en laissant volontairement de côté des milliers de sans-papiers déjà intégrés à l’économie américaine.
Source : https://nypost.com/2025/07/11/us-news/trump-offers-new-program-for-migrant-workers-after-facing-backlash-from-farmers/
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