Plus d’un milliard de dollars. C’est le montant astronomique que les dirigeants de Nvidia ont encaissé en vendant leurs propres actions cette année. Entre envolée boursière et stratégie patrimoniale, la success story de l’IA devient aussi une opération de cash massive pour les insiders.



La frénésie autour de l’intelligence artificielle ne fait pas que bouleverser les modèles économiques et les perspectives d’innovation : elle enrichit aussi spectaculairement ceux qui sont aux commandes. Chez Nvidia, pionnier des processeurs graphiques et aujourd’hui leader mondial des puces d’IA, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 1 milliard de dollars d’actions vendues en interne par les dirigeants de l’entreprise depuis un an, selon une enquête du Financial Times.

Rien qu’au mois de juin, ce sont 500 millions de dollars qui ont été encaissés, témoignant d’un moment jugé opportun par les cadres de la société pour matérialiser leurs plus-values. Jensen Huang, fondateur et PDG de Nvidia, figure charismatique de la Silicon Valley reconnaissable à son blouson en cuir iconique, a lui-même repris ses ventes cette semaine après une pause de plusieurs mois.

Pourquoi un tel mouvement ? Parce que l’action Nvidia a explosé de plus de 60 % depuis avril 2025, portée par l’engouement mondial pour l’IA générative, les data centers, et l’espoir d’une nouvelle révolution technologique. À tel point que la firme a, le temps d’une séance, dépassé Apple et Microsoft pour devenir la société la plus valorisée au monde, flirtant avec les 3 500 milliards de dollars de capitalisation.

Cette vague dorée soulève deux lectures :
- Une première, rationnelle, qui considère ces ventes comme une gestion patrimoniale classique, dans un contexte où les stock-options doivent être exercées dans des délais précis.
- Une seconde, plus spéculative, qui y voit le signal d’un plafond de confiance atteint en interne, à un moment où le marché s’interroge sur la durabilité de la valorisation de Nvidia.

Reste que la performance de Nvidia en 2025 est emblématique d’un marché financier dopé par l’IA, mais aussi sous tension. Les investisseurs suivent désormais de près les résultats, les annonces de nouveaux modèles (comme le futur GPU Blackwell) et l’évolution de la concurrence (notamment d’AMD, Intel, et des puces spécialisées des géants du cloud comme Amazon ou Google).

En attendant, une chose est certaine : l’intelligence artificielle ne crée pas seulement des lignes de code. Elle crée aussi, pour certains, des lignes de revenus en milliards.