Et si le prochain grand réseau social naissait d’un modèle de langage ? OpenAI travaille en secret sur une plateforme sociale propulsée par l’intelligence artificielle de ChatGPT, bien décidée à concurrencer X (ex-Twitter), Meta et TikTok. Une initiative audacieuse qui pourrait redéfinir les codes de l’interaction en ligne.

La Silicon Valley retient son souffle. Selon des révélations exclusives de The Verge, OpenAI plancherait activement sur la création de son propre réseau social, une plateforme innovante où les interactions humaines seraient enrichies, amplifiées — voire co-construites — par l’intelligence artificielle générative de ChatGPT. Un prototype interne, déjà en test, propose un fil d’actualité dynamique alimenté par des contenus créés par l’IA, suggérant une nouvelle manière de consommer et produire de l'information en ligne.

Objectif affiché : créer une alternative radicale à X (anciennement Twitter), tout en se positionnant frontalement face à Meta et son assistant social “Meta AI”, ou encore TikTok, devenu un moteur de recherche informel pour la génération Z. La stratégie d’OpenAI repose sur un constat simple mais visionnaire : la fusion entre données sociales et IA générative représente le nouveau Graal des plateformes numériques.

Dirigé par un Sam Altman plus offensif que jamais, OpenAI cherche à exploiter la puissance de ChatGPT pour faire émerger une nouvelle forme de réseau social intelligent, capable de comprendre les besoins de ses utilisateurs, d’engager des conversations sur mesure et de produire du contenu pertinent et personnalisé à la volée. Ce projet pourrait se matérialiser sous forme d’une application dédiée, ou être intégré directement à ChatGPT, déjà fort de plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels.

Cette offensive d’OpenAI s’inscrit aussi dans un contexte de guerre froide technologique entre Sam Altman et Elon Musk, l’ex-cofondateur devenu rival acharné. Après avoir tenté une OPA hostile sur OpenAI, puis porté plainte pour « trahison de la mission originelle à but non lucratif », Musk a vu l’entreprise contre-attaquer juridiquement début avril. La bataille ne se joue plus seulement sur le terrain judiciaire, mais aussi sur celui de l’innovation stratégique.

En s’attaquant au marché des réseaux sociaux nouvelle génération, OpenAI bouscule les géants établis. Meta tente d’imposer sa vision d’une IA omniprésente dans ses écosystèmes (Facebook, Instagram, WhatsApp), pendant que X, en perte de vitesse, cherche désespérément à redresser la barre avec des abonnements payants et des partenariats hasardeux. TikTok, de son côté, capitalise sur son ADN vidéo et son algorithme dopé à la recommandation.

Mais OpenAI pourrait bien avoir un atout de taille : la data conversationnelle. En maîtrisant à la fois les flux de discussions, les préférences utilisateurs et la capacité de génération de contenu contextuel, le laboratoire d’IA dispose d’un terrain d'entraînement inégalé pour ses modèles. Et donc d’un avantage concurrentiel massif dans l’arène numérique du futur.

Si ce réseau voit le jour, il pourrait redéfinir les usages, les formats, et la monétisation des contenus en ligne. Une révolution silencieuse, mais potentiellement aussi structurante que celle initiée par Facebook en 2004 ou Twitter en 2006. Sauf que cette fois, l’utilisateur ne sera plus seul devant son écran : il sera assisté, amplifié, transformé par une intelligence artificielle qui le connaît mieux que personne.

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