Donald Trump autorise Pékin à reprendre ses achats de pétrole iranien, tout en encourageant l'importation de brut américain. Une annonce qui sème le trouble sur les marchés, fragilise les sanctions et rebat les cartes de l’ordre énergétique mondial.



Le président américain Donald Trump a provoqué une onde de choc sur les marchés pétroliers en annonçant que la Chine était désormais libre d’acheter du pétrole iranien, tout en espérant qu’elle « achètera aussi en grande quantité aux États-Unis ». Ce revirement inattendu intervient dans un climat géopolitique déjà tendu, à la suite d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et l’Iran, et quelques jours après des frappes américaines sur des installations nucléaires iraniennes.

Si la Maison Blanche insiste pour dire qu’aucune levée formelle des sanctions n’a été décidée, le message est clair : les priorités énergétiques de l’administration Trump passent désormais par une redéfinition des alliances commerciales et un repositionnement du pétrole américain sur l’échiquier mondial.

Cette annonce a provoqué une baisse immédiate des cours du brut : le Brent a chuté de près de 6 %, tandis que le WTI est retombé sous les 75 dollars le baril. Les investisseurs s’inquiètent d’une hausse soudaine de l’offre mondiale, mais surtout de l’incertitude stratégique qui entoure désormais la politique énergétique américaine.

Derrière ce geste spectaculaire, Trump semble jouer une carte double : d’un côté, désamorcer les tensions liées à une hausse potentielle des prix à la pompe ; de l’autre, pousser la Chine à devenir un client majeur du pétrole américain à l’heure où les exportations de brut deviennent un outil géopolitique aussi puissant que les armes diplomatiques.

Ce choix pourrait cependant affaiblir la position des États-Unis vis-à-vis de leurs alliés traditionnels au Moyen-Orient, tout en brouillant le message sur la fermeté des sanctions imposées à Téhéran. En autorisant partiellement la Chine à commercer avec l’Iran, tout en prônant un rapprochement commercial, Washington risque de perdre en crédibilité, notamment auprès de l’Union européenne et du Conseil de sécurité.

Les marchés, quant à eux, entrent dans une zone d’incertitude prolongée. Car si l'Iran parvient à réintégrer progressivement les circuits d’exportation, cela bouleversera non seulement l’offre et la demande, mais aussi les alliances énergétiques mondiales.