Sanjay Singh, propriétaire de Royal Bengal Logistics, a été reconnu coupable d’avoir mené une fraude de type Ponzi touchant particulièrement la communauté haïtienne aux États-Unis



Un tribunal fédéral de Floride a condamné Sanjay Singh, 45 ans, ancien président de la société de transport Royal Bengal Logistics Inc., à 23 ans de prison pour avoir orchestré une escroquerie massive de type Ponzi d’une valeur de 54 millions de dollars. L’affaire a bouleversé près de 2 000 investisseurs, pour la plupart des immigrants de la classe moyenne, y compris de nombreux membres de la communauté haïtiano-américaine.

Selon les informations recueillies par le Miami Herald, Singh attirait ses victimes – infirmiers, enseignants, anciens combattants, retraités – en leur promettant des rendements élevés et une participation partielle dans des camions appartenant à sa flotte. Les montants investis variaient entre 25 000 et 250 000 dollars, souvent grâce à des recommandations d’amis ou par confiance personnelle envers Singh, une stratégie que les autorités fédérales qualifient de fraude par affinité.

Singh affirmait que son entreprise générait entre 650 000 et 1 million de dollars de revenus mensuels, assurant à ses clients que leur argent était sécurisé. Lors d’un appel Zoom, il aurait même prétendu que Royal Bengal Logistics était un meilleur investissement qu’Apple ou Tesla.

Mais les procureurs fédéraux ont révélé une toute autre réalité : l’argent collecté servait en réalité à financer le train de vie somptueux de Singh, y compris l’achat d’une Mercedes, la rénovation de plusieurs propriétés, et des millions de dollars dépensés dans des paris en bourse.

Dans une lettre poignante adressée au tribunal, un retraité de 66 ans a témoigné avoir dû reprendre le travail après avoir perdu ses économies de toute une vie : « Vous nous avez volé notre bonheur, notre retraite, notre liberté financière et l’argent que nous vous avions confié. »

Singh a été reconnu coupable en novembre 2023 pour complot, fraude électronique et blanchiment d’argent. Libéré dans un premier temps sous caution d’un million de dollars, il a été placé en détention après que le juge a estimé qu’il présentait un risque de fuite, notamment en raison de liens avec l’Inde.

En parallèle, la Commission des valeurs mobilières des États-Unis (SEC) a engagé une action civile contre Singh, son entreprise, son épouse Sheetal Singh, et une associée, Constantina Celicourt. Bien que les deux femmes ne soient pas inculpées au pénal, la SEC les accuse d’avoir bénéficié des retombées financières de la fraude.

Cette affaire met en lumière la vulnérabilité des communautés immigrées face aux escroqueries financières ciblées, et souligne l’importance de la vigilance dans les investissements privés, même lorsqu’ils sont recommandés par des proches.