La Réserve fédérale maintient une politique de taux inchangée, malgré les critiques virulentes de Donald Trump. La guerre des taux s’intensifie alors que l’économie américaine montre des signes de ralentissement.



Les tensions s’accumulent à Washington entre la Maison-Blanche et la Réserve fédérale. Alors que l’institution dirigée par Jerome Powell confirme, pour la quatrième fois consécutive, le maintien des taux d’intérêt dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %, Donald Trump ne mâche pas ses mots. Le président américain accuse ouvertement la Fed d’entraver la croissance en refusant d’assouplir sa politique monétaire, malgré un ralentissement manifeste de l’inflation.

Sur sa plateforme Truth Social, Trump a fustigé la posture de Powell, critiquant une approche qu’il juge trop rigide face aux défis économiques actuels. Il réclame une baisse rapide des taux d’un point, afin de stimuler la consommation et offrir un répit aux entreprises et aux ménages.

Du côté de la Fed, la ligne reste inchangée : la priorité demeure la stabilité des prix. Si l’inflation a ralenti, elle reste exposée à des risques majeurs, notamment une potentielle hausse des prix du pétrole, les conséquences des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l’impact différé des nouvelles barrières douanières. La prudence prévaut.

Les signaux d’un refroidissement de la demande se multiplient : les ventes au détail ont reculé de 0,9 % en mai, et les premiers signes de repli de la consommation apparaissent. Néanmoins, l’économie conserve une certaine résilience, soutenue par un marché du travail robuste et une croissance encore modérée.

Face à ce contexte, la Fed préfère temporiser. Elle entend préserver sa crédibilité et éviter toute précipitation pouvant raviver les tensions inflationnistes. Une position que les marchés ont intégrée : aucune baisse significative des taux n’est attendue avant la fin de l’année.

Ce désaccord ouvert entre le pouvoir exécutif et l’autorité monétaire met en lumière les dilemmes de la politique économique américaine. Entre l’impératif de relance et la rigueur anti-inflationniste, le chemin reste étroit. Mais pour l’instant, Jerome Powell tient bon. La Fed continue de piloter à vue, sans céder aux pressions politiques.