Les conflits géopolitiques au Moyen-Orient sont plus que militaires : ils frappent au cœur de l’économie mondiale en déstabilisant les flux énergétiques sur lesquels repose la croissance.
Robin Mills, économiste de renom spécialisé dans les marchés de l’énergie et fondateur du cabinet Qamar Energy à Dubaï, s’est imposé comme l’un des analystes les plus lucides de l’intersection entre énergie, stratégie et géopolitique. Ancien cadre chez Shell et Emirates National Oil Company (ENOC), sa voix est régulièrement sollicitée par les grandes chaînes économiques comme Bloomberg, CNBC ou encore le Financial Times, pour interpréter les conséquences économiques des tensions au Moyen-Orient.
Pour Mills, chaque poussée de tension dans cette région ne se lit pas uniquement à travers les prismes militaires ou diplomatiques, mais surtout dans le baromètre pétrolier et gazier mondial. Les routes énergétiques du golfe Persique, notamment le détroit d’Ormuz, représentent un carrefour vital pour l’économie mondiale, acheminant près de 20 % du pétrole global. Une perturbation dans cette zone stratégique se traduit instantanément par une flambée des prix, des volatilités boursières et une pression inflationniste mondiale.
Le conflit latent entre Israël et l’Iran cristallise cette menace. Au-delà des considérations géopolitiques classiques, il met en péril : l’approvisionnement global en pétrole brut et gaz naturel ; la stabilité des prix de l’énergie, essentiels à la prévisibilité économique ; et t la confiance des marchés financiers internationaux, sensibles au moindre déséquilibre énergétique.
Dans ce contexte, Mills ne cesse de rappeler que le pétrole reste une arme géostratégique, tout comme les pipelines, les terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) ou les supertankers qui sillonnent les mers. Ces infrastructures sont devenues les nouveaux champs de bataille de l’influence mondiale, utilisés aussi bien comme leviers de pouvoir que comme instruments de dissuasion.
La transition énergétique, bien que promue dans les discours officiels, reste entravée par une dépendance structurelle aux hydrocarbures, notamment dans les économies émergentes et industrialisées. Robin Mills insiste sur cette réalité incontournable : tant que le pétrole restera central dans les chaînes de valeur mondiales, la sécurité énergétique sera inséparable de la sécurité géopolitique.
À travers ses analyses, il dresse un constat sans fard : la stabilité économique mondiale repose encore largement sur des équilibres fragiles dans des zones à haute intensité de risque, et le Moyen-Orient demeure une plaque tournante à la fois économique, militaire et énergétique. Loin d’un simple expert technique, Mills incarne cette nouvelle génération d’économistes stratèges qui pensent l’énergie comme une matrice du pouvoir global.
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