À partir du 30 juin 2025, les voyageurs exemptés de visa devront obtenir une autorisation de voyage électronique sous forme de QR code pour entrer en Russie.

La Russie s’aligne sur la tendance mondiale à la digitalisation du contrôle des frontières. Dans le cadre d’une réforme ambitieuse de sa politique migratoire, Moscou instaure dès le 30 juin 2025 une nouvelle autorisation de voyage électronique obligatoire pour tous les étrangers entrant sans visa, matérialisée par un QR code personnel. Cette mesure, valable pour une phase expérimentale d’un an, vise à renforcer la sécurité aux frontières tout en facilitant la gestion administrative des flux migratoires.

Les voyageurs concernés devront faire leur demande au moins 72 heures avant leur arrivée, via le portail public Gosuslugi ou l’application mobile « ruID », actuellement en développement. Cette dernière, disponible à partir du 24 juin 2025, permettra de centraliser les démarches : déclaration d’entrée, enregistrement, génération du QR code, accès à l’assurance santé ou encore consultation des données biométriques.

L’Association des voyagistes de Russie (ATOR) précise néanmoins que, durant la période de transition, l’absence de QR code ne sera pas systématiquement pénalisante. L’enregistrement restera volontaire tant que le système n’est pas pleinement opérationnel, assurant ainsi une mise en œuvre progressive de la réforme.

Cette autorisation s’applique à tous les ressortissants de pays bénéficiant d’un accord d’exemption de visa avec la Russie, comme les citoyens d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen-Orient. La durée de séjour varie selon les accords bilatéraux, allant de 14 à 90 jours. En revanche, les citoyens biélorusses, les diplomates, les enfants de moins de six ans et certains personnels internationaux ne sont pas concernés.

L’objectif est double : fluidifier les entrées sur le territoire tout en renforçant les capacités de contrôle grâce à la biométrie. À chaque demande, l’enregistrement de données biométriques (photo, pièce d’identité, voix) est obligatoire pour finaliser la procédure.

Ce système, inspiré de modèles comme l’ETIAS européen ou l’ESTA américain, marque un tournant dans la modernisation des formalités d’entrée en Russie. Il place désormais le numérique au cœur des procédures d’immigration, en visant à terme une généralisation du dispositif.

Avec cette réforme, la Russie entend affirmer son contrôle sur les flux migratoires tout en poursuivant l’ouverture progressive de son territoire aux voyageurs étrangers. Une initiative qui s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation sécuritaire et de diplomatie numérique.