Le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, lance une offensive contre les personnes sanctionnées par l’ONU pour blanchiment de capitaux. Mais sur le terrain, plusieurs suspects évoluent en toute liberté, jusque dans les couloirs de la justice.
Le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, a annoncé cette semaine avoir formellement demandé aux banques haïtiennes de geler les comptes bancaires des personnes sanctionnées par les Nations Unies. Dans la même dynamique, il affirme avoir saisi l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) afin de diligenter des enquêtes approfondies sur les individus soupçonnés de blanchiment de capitaux.
Le gouvernement haïtien aurait également adressé des correspondances à plusieurs États étrangers ayant sanctionné des ressortissants haïtiens, dans l’espoir d’obtenir les dossiers étayant ces décisions internationales.
Cependant, cette démonstration de fermeté officielle contraste fortement avec la réalité sur le terrain. Plusieurs figures citées dans les rapports de l’ULCC, parfois lourdement impliquées dans des affaires de blanchiment, continuent à vaquer librement à leurs occupations. Pire encore : certaines d’entre elles ont été vues récemment dans l’enceinte même du parquet et du palais de justice de la capitale, sans qu’aucune mesure coercitive ne semble avoir été prise à leur encontre.
Cette dissonance entre les annonces et l’application concrète alimente les doutes sur la volonté réelle de l’appareil judiciaire haïtien à rompre avec l’impunité endémique. Pour nombre d’observateurs, la lutte contre la corruption en Haïti reste encore, à ce stade, davantage une posture diplomatique qu’un engagement judiciaire effectif.
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