Le spectre du financement occulte hante la Ve République. Le parquet national financier a frappé fort en demandant sept ans de prison ferme contre Nicolas Sarkozy , accusé d'avoir accepté des millions d'euros de la dictature libyenne pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Un séisme judiciaire qui relance le débat sur les liens entre pouvoir, argent et corruption au plus haut sommet de l'État.



L'ancien chef de l'État est poursuivi pour corruption, recel, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs . Selon l'accusation, un « pacte indécent » aurait été conclu avec le régime de Mouammar Kadhafi , impliquant des contreparties diplomatiques et économiques en échange de financements clandestins. Ce procès, inédit par son ampleur, place Sarkozy dans une position délicate : déjà condamné à un an de prison ferme avec bracelet électronique dans l'affaire des écoutes , il risque cette fois une sanction bien plus lourde.

En plus de la peine de prison, le parquet requiert une amende de 300 000 euros et une inéligibilité qui pourrait entrer définitivement dans toute ambition politique de l'ex-président. Mais Sarkozy ne plie pas : « Je démontrerai mon innocence » , clame-t-il, dénonçant un acharnement judiciaire.

Ce procès, qui cristallise les tensions entre justice et politique, est l'un des plus explosifs de la Ve République. Son verdict, attendu pour le 8 avril , pourrait redéfinir les contours de la responsabilité des élites face aux institutions démocratiques.