Le chef adjoint de cabinet de la Maison-Blanche sous la seconde présidence de Donald Trump relance le débat sur l’immigration clandestine en affirmant que les chiffres officiels sont largement sous-estimés, notamment en Californie.



Stephen Miller, figure influente de la politique migratoire sous l’administration Trump, a récemment jeté un pavé dans la mare. Selon lui, le nombre de migrants en situation irrégulière vivant dans la région de Los Angeles serait « bien plus élevé que ce que quiconque aurait pu imaginer ». Une déclaration qui relance les tensions autour de l’immigration aux États-Unis, et plus particulièrement en Californie.

« Nourriture gratuite, logement, éducation, soins médicaux et aides sociales pour des millions de personnes dont nous ignorons le nombre exact », a lancé Miller dans un message largement relayé sur les réseaux sociaux, accusant les politiques locales de favoriser un afflux massif de migrants en situation irrégulière sans véritable contrôle.

D’après les estimations du Pew Research Center, la population de migrants sans papiers aux États-Unis atteignait environ 11 millions en 2022, contre 10,5 millions en 2019. La Californie abrite à elle seule près de 25 % de cette population, soit environ 2,75 millions de personnes. Le comté de Los Angeles, quant à lui, serait la première région du pays avec près de 1 million de migrants en situation irrégulière.

Mais pour Stephen Miller, ce chiffre ne représente qu’un point de départ, et la réalité serait bien plus alarmante : « Il ne s’agit là que d’une base. Le nombre réel est bien plus grand, et personne ne le mesure avec précision. » Une affirmation qui s’inscrit dans la stratégie de l’aile dure républicaine, désireuse de durcir encore davantage les politiques migratoires.

Ces propos interviennent dans un contexte déjà tendu. La Californie, souvent perçue comme un État sanctuaire pour les migrants, applique des politiques d’accueil jugées trop permissives par ses détracteurs. Les aides accordées, notamment en matière de santé, d’éducation et de logement, sont régulièrement pointées du doigt par les conservateurs, qui y voient un facteur d’attractivité pour l’immigration clandestine.

Pourtant, de nombreuses études montrent que les migrants en situation irrégulière contribuent à l’économie locale, occupent des emplois souvent délaissés, et paient des impôts via les systèmes indirects. L'État de Californie a d’ailleurs défendu à plusieurs reprises ses politiques inclusives comme étant humaines, pragmatiques et essentielles au tissu socio-économique local.

Reste que les déclarations de Miller risquent de galvaniser les partisans d’un renforcement des contrôles et de nouvelles restrictions à l’entrée. Elles interviennent aussi alors que plusieurs projets de loi visant à restreindre l’accès aux prestations sociales pour les sans-papiers sont à l’étude dans plusieurs États républicains.

Ce débat soulève une question cruciale de transparence et de données fiables. Si les chiffres de Pew Research restent parmi les plus cités, ils s’appuient sur des méthodes d’estimation indirectes, faute de données précises et centralisées.

En attendant, le discours de Stephen Miller pourrait influencer les débats électoraux à venir, notamment en Californie, où immigration, sécurité et justice sociale sont des enjeux majeurs pour les prochaines échéances.

Source : Christina Aguayo News