En mettant fin à la loi Texas Dream Act, l’administration Paxton coupe l’accès aux frais de scolarité réduits pour environ 60 000 migrants sans papiers, marquant une rupture significative dans l’accueil des étudiants en situation irrégulière.



Le Texas a officiellement mis un terme à l’octroi des frais de scolarité à taux réduit pour les migrants sans papiers inscrits dans ses établissements publics. Cette décision fait suite à un jugement rendu par le juge fédéral Reed O’Connor, qui a validé une requête du ministère de la Justice texan dirigé par le procureur général Ken Paxton. L’argument central : la Texas Dream Act de 2001 violait la Constitution en accordant des avantages éducatifs à des migrants en situation irrégulière — avantages qui ne sont pas systématiquement offerts à tous les citoyens américains.

« Aujourd’hui, nous avons mis fin à une disposition discriminatoire et contraire aux valeurs américaines », a déclaré Ken Paxton.

Jusqu’ici, quelque 60 000 étudiants sans papiers bénéficiaient d’un statut de “résident de l’État” pour leurs études supérieures au Texas, leur permettant de payer les mêmes frais qu’un étudiant texan. Par exemple, à l’Université du Texas à Austin, les frais de scolarité annuels sont d’environ 11 000 $ pour les résidents contre 41 000 $ pour les non-résidents. Les contribuables couvraient donc un écart de 30 000 $ par étudiant et par an.

Selon les estimations du sénateur d’État Mayes Middleton, cette politique coûtait près de 150 millions de dollars par an aux contribuables texans. « C’est un pas vers plus d’équité pour les citoyens de notre État », a-t-il affirmé. « Cela supprime également l’un des facteurs incitatifs de l’immigration illégale. »

Au niveau national, plus de 450 000 migrants en situation irrégulière sont actuellement inscrits dans des universités américaines, selon les chiffres avancés par les partisans de la réforme. Seize États, ainsi que le District de Columbia, permettent l’accès à l’enseignement supérieur pour ces étudiants avec des frais réduits et parfois une aide financière directe. Le coût annuel de cette politique est évalué entre 4 et 6 milliards de dollars pour les frais de scolarité subventionnés, auxquels s’ajoutent 300 à 500 millions de dollars en aides publiques.

La suppression de ce dispositif au Texas représente donc une économie substantielle pour l’État et s’inscrit dans la ligne dure adoptée par l’administration Trump sur la question de l’immigration. Cette décision pourrait aussi inspirer d’autres États à revoir leurs politiques en matière d’éducation pour les migrants sans statut légal, dans un contexte de crispation politique autour des questions migratoires et budgétaires.

Reste à voir quel sera l’impact réel sur la démographie étudiante texane et sur les trajectoires éducatives de milliers de jeunes qui, jusqu’à présent, considéraient l’enseignement supérieur comme un levier d’intégration. Pour eux, le rêve texan vient brutalement de s’écrouler.