L’ambassade américaine à Port-au-Prince a révélé ce vendredi que les services d’enquête de la sécurité intérieure des États-Unis ont intercepté plus de 23 000 armes et stupéfiants expédiés vers Haïti en 2025. Ces saisies, évaluées à plus d’un million de dollars, interviennent alors que la nomination controversée d’un dirigeant à la tête de l’AGD relance le débat sur l’impunité et la corruption.



L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a annoncé ce vendredi que les services d’enquête de la sécurité intérieure (HSI) ont saisi en 2025 plus de 23 000 armes et stupéfiants destinés à Haïti, pour une valeur marchande de plus d’un million de dollars américains.

Selon la représentation diplomatique, cette opération s’inscrit dans le cadre de la coopération continue entre Washington et les autorités haïtiennes afin de freiner le trafic d’armes et de munitions, un phénomène qui alimente directement l’insécurité chronique dans le pays. Les États-Unis affirment intensifier leurs efforts de contrôle portuaire et maritime afin d’empêcher que ces cargaisons ne parviennent aux groupes armés qui terrorisent la population.

Cette annonce survient dans un contexte particulièrement sensible. À Port-au-Prince, la nomination à la tête de l’Administration générale des douanes (AGD) d’une personnalité inculpée par la justice haïtienne pour trafic d’armes, blanchiment de capitaux, financement du terrorisme, fraude et évasion fiscale suscite une vive controverse. Pour de nombreux observateurs, ce choix met en lumière les contradictions d’un État fragilisé, où la lutte contre le trafic illégal se heurte à des pratiques d’impunité et de clientélisme politique.

Avec des cargaisons saisies représentant des milliers d’armes et de munitions, l’ampleur du phénomène inquiète autant la communauté internationale que les citoyens haïtiens. Les États-Unis rappellent que la sécurisation des frontières et la lutte contre la contrebande constituent des conditions essentielles au rétablissement d’un climat de stabilité en Haïti.

Reste à savoir si, face à des institutions contestées et à une infiltration des réseaux criminels jusque dans les rouages de l’État, les efforts conjoints annoncés pourront réellement freiner l’expansion du trafic qui alimente la crise sécuritaire.