Donald Trump relance l’escalade tarifaire contre la Chine, imposant 10 % de droits de douane sur les importations chinoises. Pékin, loin de rester inerte, peaufine une réponse qui pourrait frapper durement l’économie américaine.



Vendredi 31 janvier, le président américain a annoncé une nouvelle salve de droits de douane, visant directement la Chine avec une taxation de 10 %, effective dès le 1ᵉʳ février. Cette décision marque un tournant dans la guerre commerciale sino-américaine, alors que Pékin espérait un apaisement des tensions. Désormais, la Chine se prépare à une riposte calibrée qui pourrait viser des secteurs stratégiques américains, notamment celui des hautes technologies et de l’automobile, avec Tesla en ligne de mire.

La déclaration de Trump ne s’arrête pas à l’Empire du Milieu. Il promet également des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, aggravant l’incertitude économique mondiale. Son argumentaire repose sur trois piliers : la lutte contre l’immigration clandestine, le combat contre le trafic de fentanyl et la réduction du déficit commercial américain. Mais derrière ces justifications, c’est une vision protectionniste radicale qui s’impose, risquant d’isoler davantage les États-Unis sur la scène économique internationale.

En Chine, cette offensive est perçue comme une nouvelle provocation. Pékin, qui surveille déjà de près les velléités américaines à Taïwan, pourrait répondre par une série de mesures ciblées : augmentation des taxes sur certains produits américains, restrictions sur les exportations de terres rares, ou encore sanctions sur les entreprises américaines opérant en Chine. La Chine pourrait également accélérer sa stratégie de dédollarisation, intensifiant ses transactions en yuan et en monnaies locales avec ses partenaires commerciaux.

Le timing de cette annonce est crucial. Wall Street, déjà sous pression, a immédiatement réagi en plongeant dans le rouge, anticipant des représailles chinoises susceptibles de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’industrie technologique, dépendante des semi-conducteurs asiatiques, pourrait être la première touchée. De plus, les investisseurs redoutent un emballement des tensions qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance mondiale et une hausse des prix à la consommation aux États-Unis.

Donald Trump ne s’arrête pas là. Il a laissé entendre que l’Union européenne pourrait être la prochaine cible de sa politique tarifaire agressive. Dans sa ligne de mire : les automobiles allemandes et les entreprises danoises, qu’il cherche à mettre sous pression pour imposer ses ambitions sur le Groenland. Il accuse l’UE de pratiques commerciales injustes, dénonçant la TVA européenne et les restrictions sur les importations de produits agricoles américains.

Alors que le spectre d’une guerre commerciale totale se profile, une question demeure : cette stratégie protectionniste servira-t-elle réellement les intérêts économiques des États-Unis, ou précipitera-t-elle un basculement vers un nouvel ordre économique multipolaire, où la Chine et d’autres puissances émergentes pourraient tirer leur épingle du jeu ?