Le président Donald Trump a quitté précipitamment le sommet du G7 au Canada hier soir, dénonçant les rumeurs d’un projet de cessez-le-feu avec l’Iran. En réalité, cette sortie fracassante révèle un changement de doctrine américaine : celle d’un affrontement assumé plutôt qu’une désescalade diplomatique dans une région sous haute tension.



Donald Trump n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié. Le sommet du G7, qui devait permettre une coordination économique entre les puissances occidentales, a été brusquement éclipsé par le départ inattendu du président américain. Sur Truth Social, Trump a immédiatement tenu à couper court aux spéculations sur ses intentions : « Faux ! Il n’a aucune idée de la raison pour laquelle je rentre à Washington. Cela n’a rien à voir avec un cessez-le-feu. C’est bien plus grand. Restez connectés ! »

Ce message, visiblement adressé à Emmanuel Macron, révèle une divergence de fond au sein du G7. Tandis que la France prône un rôle de médiation dans la crise au Moyen-Orient, Trump semble privilégier la stratégie du bras de fer. Pour la Maison-Blanche, la posture reste officiellement « défensive », mais la tonalité du président indique une radicalisation de l’approche américaine vis-à-vis de Téhéran.

La République islamique, quant à elle, voit son champ d’action se réduire dangereusement. Depuis octobre 2023, ses forces par procuration — notamment au Liban, en Syrie et en Irak — subissent les contre-offensives israéliennes. La pression interne et externe pousse le régime à durcir le ton, sans pouvoir engager une escalade directe sans risquer un isolement accru.

Dans ce contexte tendu, la décision de Trump d’écourter le sommet du G7 résonne comme un avertissement. Les marchés pétroliers l’ont bien compris : les tensions géopolitiques au Moyen-Orient — déjà exacerbées par le conflit Israël-Iran — pèsent lourdement sur les perspectives de stabilité des prix du brut. Une flambée durable serait un choc inflationniste pour les économies européennes déjà fragilisées, et pourrait renforcer la dynamique haussière du dollar.

Ce départ précipité du président américain n’est pas un simple épisode diplomatique : il incarne une inflexion stratégique. Les États-Unis, loin de chercher un compromis, se positionnent comme un acteur prêt à durcir le ton pour redéfinir les équilibres régionaux, quitte à court-circuiter ses partenaires du G7.

Dans un monde où les logiques de blocs reviennent en force, cette rupture de communication entre les alliés occidentaux marque une nouvelle phase de la géopolitique post-multilatérale. Le rôle des institutions comme le G7 semble s’éroder, au profit d’une realpolitik assumée, où la puissance prime sur la diplomatie. Le message de Trump est clair : l’Amérique n’attendra personne.