La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine franchit un nouveau cap. Dans un revirement stratégique majeur, Donald Trump menace d’imposer des tarifs douaniers allant jusqu’à 245 % sur les importations chinoises, invoquant la sécurité nationale et l’équité commerciale. Une escalade qui fait trembler les marchés mondiaux.



Washington, 15 avril 2025 – Le spectre d’une guerre commerciale totale entre les États-Unis et la Chine plane à nouveau sur l’économie mondiale. Donald Trump, dans un retour fracassant sur la scène géopolitique, dévoile une ordonnance explosive : des droits de douane pouvant atteindre 245 % sur les importations chinoises, avec effet immédiat pour certains secteurs jugés « stratégiques ». Cette décision, qualifiée de « protection de la souveraineté économique américaine », est officiellement motivée par des enjeux de sécurité nationale.

Cette offensive tarifaire intervient après que la Chine a restreint ses exportations de ressources critiques comme le germanium, l’antimoine ou les terres rares, essentiels à l’industrie de la défense, de l’électronique, de l’automobile électrique et des semi-conducteurs. Pékin, de son côté, accuse Washington de vouloir saboter sa croissance technologique, et a riposté avec des droits de douane atteignant 125 % sur certains produits américains.

Le bras de fer économique entre les deux premières puissances mondiales est à son paroxysme. Si Trump accuse Pékin de manipulations, de dumping industriel et de vol de propriété intellectuelle, la Chine se dit victime d’une stratégie d’« encerclement économique » digne de la Guerre froide.

Au cœur de ce conflit : la redéfinition des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les grandes entreprises américaines et européennes, déjà fragilisées par les perturbations post-COVID, s’inquiètent d’un scénario de « découplage » industriel entre l’Occident et l’Asie. Le secteur des technologies vertes, très dépendant des composants chinois, est particulièrement menacé.

Trump, en campagne pour la présidentielle 2024, tente de rallier l’électorat industriel en promettant la relocalisation des usines et le retour d’une Amérique « économiquement souveraine ». « L’Amérique d’abord, encore et toujours », a-t-il martelé lors d’une conférence à Pittsburgh. Mais cette montée en tension ne se limite pas à la rhétorique : 75 pays sont actuellement en négociation commerciale avec Washington pour obtenir des exemptions tarifaires temporaires. La Chine, elle, reste exclue, accusée de ne pas jouer selon les règles du commerce international.

Pour les économistes, le risque d’une escalade incontrôlée est bien réel. Si la Chine décidait d’interdire l’accès à d’autres matériaux stratégiques ou de vendre ses avoirs en bons du Trésor américain, cela pourrait provoquer des secousses majeures sur les marchés financiers, accentuer l’inflation mondiale et déclencher une nouvelle récession industrielle.

Trump, la Chine, les tarifs douaniers, le protectionnisme, les ressources critiques, la guerre économique, la sécurité nationale, les chaînes d’approvisionnement : ces mots-clés résonnent désormais au cœur de toutes les analyses économiques. Car au-delà des taxes et des échanges, c’est un nouvel ordre mondial qui se dessine, sous tension, entre ambitions politiques, souveraineté industrielle et réalignement géoéconomique.

À mesure que les tweets présidentiels redoublent d’agressivité et que les contre-sanctions chinoises se durcissent, une chose est certaine : la bataille des géants est loin d’être terminée. Et l’économie mondiale, déjà fébrile, pourrait bien en être la première victime.