Dans une manœuvre sans précédent, Donald Trump annonce l’envoi massif de lettres tarifaires à plus de 150 pays. Objectif : imposer de nouveaux droits de douane et forcer des renégociations commerciales dans un monde où la diplomatie passe désormais par la facture.



La Maison Blanche ne tergiverse plus. Dès le 1er août, des centaines de partenaires commerciaux des États-Unis recevront un “avis de paiement tarifaire”, véritable ultimatum économique, dans le cadre d’une stratégie unilatérale que Donald Trump qualifie lui-même de “réalignement global”.

Chaque pays visé recevra un courrier officiel précisant les nouveaux droits de douane appliqués aux exportations vers le marché américain, sauf en cas d’accord préalable signé d’ici là. Le président a toutefois accordé un sursis : la date limite initialement fixée au 9 juillet est repoussée de trois semaines, pour permettre aux gouvernements de “revenir à la table” comme il l’a affirmé dans une allocution.

Mais la rhétorique reste ferme : « Nous envoyons l’avis. S’ils ne veulent pas payer, ils peuvent toujours venir négocier de meilleurs termes », a déclaré Trump, transformant ainsi la politique commerciale en levier diplomatique à haute pression.



Par cette offensive économique d’ampleur planétaire, Trump fait de la guerre commerciale un instrument central de sa stratégie électorale et géopolitique. Aucun continent n’est épargné. L’Union européenne, le Canada, le Mexique, mais aussi des économies africaines, asiatiques et sud-américaines sont visées.

Des produits aussi stratégiques que le cuivre, les semi-conducteurs ou encore les médicaments sont dans le collimateur. En Europe, la France et l’Allemagne brandissent déjà la menace de représailles, en s’appuyant sur l’instrument anti-coercition de l’UE, conçu pour répliquer aux pressions économiques étrangères.

Cette démarche radicale bouleverse les codes traditionnels du commerce international. En ciblant plus de 150 pays simultanément, Trump ne cherche plus simplement à corriger des déséquilibres bilatéraux : il tente de redessiner les règles du jeu global en positionnant les États-Unis comme arbitre et percepteur à la fois.

Reste à savoir qui pliera et qui résistera. Certaines économies fragiles pourraient céder rapidement pour conserver leur accès au marché américain, tandis que d’autres, soutenues par des blocs régionaux, choisiront la voie de la riposte commerciale, au risque d’enclencher un effet domino déstabilisant pour les échanges mondiaux.