Alors que les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes font craindre une flambée du prix du pétrole, le président Donald Trump appelle l’industrie à maintenir les prix bas, accusant toute hausse de servir les intérêts de l’ennemi.
Alors que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient atteignent un nouveau sommet après les frappes aériennes américaines contre les sites nucléaires iraniens de Fordow, Natanz et Ispahan, le président Donald Trump a lancé un avertissement pressant à l’industrie pétrolière. Dans une déclaration musclée publiée lundi sur Truth Social, il a sommé les acteurs du marché de maintenir les prix du pétrole à un niveau bas, affirmant que toute augmentation jouerait en faveur de l’ennemi.
« TOUS, MAINTENEZ LES PRIX DU PÉTROLE BAS. JE VOUS REGARDE ! VOUS FAITES LE JEU DE L'ENNEMI. NE LE FAITES PAS ! », a écrit Trump, déclenchant une onde de réactions sur les marchés et dans les milieux énergétiques.
Bien que le président ne précise pas exactement à qui s'adresse son message, il semble viser les grandes compagnies pétrolières américaines et les producteurs membres de l’OPEP+, qui contrôlent une large part de l’offre mondiale. Les déclarations surviennent alors que le pétrole brut américain (WTI) a chuté de 1,02 % à 73,09 dollars le baril, et que le Brent, référence mondiale, a perdu 0,95 % à 76,28 dollars.
Trump, fidèle à son style interventionniste sur les réseaux sociaux, a également interpellé le gouvernement fédéral : « Au ministère de l'Énergie : FOREZ, BON, FOREZ ! Et je dis bien MAINTENANT ! », a-t-il écrit, bien que le Département de l’Énergie ne régule pas directement la production, celle-ci relevant du secteur privé et de la dynamique de marché.
La sortie présidentielle s’inscrit dans un contexte géopolitique extrêmement tendu. La crainte que l’Iran ne riposte en ciblant les infrastructures énergétiques du Golfe, notamment dans le détroit d’Ormuz — par lequel transite près d’un tiers du pétrole mondial —, suscite des inquiétudes sur une éventuelle flambée des prix mondiaux. Pourtant, les marchés semblent tempérés, les cours ayant bondi brièvement dimanche avant de redescendre lundi.
Les compagnies pétrolières américaines, qui avaient ralenti leur production en début d’année à cause d’une surabondance de l’offre et de droits de douane punitifs, hésitent désormais sur la stratégie à adopter. Le message de Trump vise peut-être à empêcher toute spéculation haussière qui pourrait, selon lui, nuire à l’économie américaine et aggraver les tensions internationales.
Sur le plan économique et politique, cette déclaration de Trump est lourde de sens : elle reflète sa volonté d’exercer une influence directe sur les marchés à travers une communication offensive, au moment même où les États-Unis s’enfoncent dans une crise militaire internationale.
Reste à savoir si les producteurs obéiront à cette injonction présidentielle, ou si les réalités du marché, combinées aux risques de guerre, finiront par faire grimper les prix malgré les menaces. Une chose est certaine : la volatilité reste le maître mot dans un climat où les décisions géopolitiques pèsent autant, sinon plus, que les fondamentaux économiques.
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