Donald Trump frappe fort une nouvelle fois : le président américain menace d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins, champagnes et produits alcoolisés en provenance de l’Union européenne. Cette escalade commerciale pourrait raviver les tensions transatlantiques et avoir un impact majeur sur le commerce mondial.
Donald Trump frappe fort. Dans un message incendiaire publié sur Truth Social, le président américain a annoncé son intention d'imposer des droits de douane de 200 % sur les vins, champagnes et autres produits alcoolisés provenant de l'Union européenne (UE), en réponse à la surtaxe de 50 % récemment instaurée par Bruxelles sur le whisky américain. Cette déclaration marque une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre les deux blocs économiques majeurs, ravivant les tensions qui couvaient depuis plusieurs années.
Le ton est donné. "L'Union européenne, l'une des autorités fiscales et tarifaires les plus hostiles et abusives au monde, a été créée dans le seul but de prendre l'avantage sur les États-Unis", a tonné Trump. "Si ce tarif n'est pas supprimé immédiatement, les États-Unis imposeront bientôt un tarif de 200 % sur tous les vins, les champagnes et les produits alcoolisés provenant de France et d'autres pays représentés par l'Union européenne", a-t-il ajouté.
L'effet de cette annonce ne s'est pas fait attendre. Les bourses européennes ont immédiatement décroché face à la perspective d'un conflit commercial majeur avec Washington. À Paris, le CAC 40 a perdu 0,71 %, Francfort a chuté de 0,83 %, Milan de 1,01 % et Londres de 0,21 %. Les grands acteurs du secteur des spiritueux ont été particulièrement touchés : Pernod Ricard a plongé de 4,17 %, Rémy Cointreau a cédé 4,67 % et LVMH a enregistré une perte de 0,82 %. À Milan, Campari a chuté de 4,47 % et à Londres, Diageo a perdu 0,26 %.
"La nervosité des marchés est palpable", a commenté Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index. "Les investisseurs redoutent une montée en puissance de la guerre commerciale, ce qui pourrait affecter la croissance économique des deux côtés de l'Atlantique."
Pour l'industrie viticole européenne, le risque est énorme. Les États-Unis représentent l'un des marchés les plus lucratifs pour les vins et spiritueux français et italiens. En 2024, la France a exporté pour 4,3 milliards d'euros de vin vers les États-Unis, tandis que l'Italie en a expédié pour 2,7 milliards d'euros. Une taxe de 200 % pourrait littéralement anéantir ces flux commerciaux et fragiliser des milliers de producteurs.
"Nous sommes inquiets", a déclaré Jean-Marie Barillère, président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine (CNIV). "Une taxe de 200 % serait une catastrophe. Les producteurs français et italiens perdraient leur principal débouché international."
Face à cette menace, Bruxelles tente de temporiser tout en préparant une riposte. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré que l'UE était "ouverte à la négociation", tout en rappelant que l'Europe défendrait ses intérêts commerciaux.
"Nous sommes prêts à discuter, mais nous ne céderons pas sous la pression", a insisté von der Leyen. Bruxelles envisage déjà de répliquer en imposant des taxes supplémentaires sur les produits agricoles américains, les motos Harley-Davidson et les jeans Levi's.
Le ministre français du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a été encore plus direct : "Si Trump pense qu'il peut nous faire plier, il se trompe. La France est prête à riposter avec des mesures économiques proportionnées."
Si Trump met sa menace à exécution, l'impact pourrait rapidement se faire sentir de part et d'autre de l'Atlantique. Les entreprises américaines du secteur du whisky, comme Brown-Forman (propriétaire de Jack Daniel’s), seraient durement frappées par la taxe européenne de 50 %. Le bourbon, pilier de l'industrie des spiritueux américains, pourrait voir ses ventes européennes s'effondrer.
"Une guerre commerciale de cette ampleur serait dévastatrice pour l'économie mondiale", alerte Razaqzada. "Les tensions entre la Chine et les États-Unis ont déjà fragilisé le commerce mondial. Une nouvelle ligne de fracture entre Washington et Bruxelles pourrait provoquer une récession globale."
Pour l'heure, les marchés restent suspendus à une issue diplomatique. Si les négociations échouent, une guerre commerciale ouverte entre les États-Unis et l'Europe pourrait déclencher une spirale de sanctions et de contre-sanctions, pesant sur la croissance mondiale.
"Nous sommes à la croisée des chemins", conclut Razaqzada. "Si Trump met à exécution sa menace, le secteur viticole européen pourrait subir une onde de choc durable. Mais les conséquences économiques iraient bien au-delà des frontières du secteur des spiritueux : c’est toute la dynamique du commerce mondial qui pourrait basculer."
La balle est désormais dans le camp de Bruxelles… et de Washington.
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