Donald Trump a annoncé hier un accord historique entre Washington et Moscou : les États-Unis et plusieurs alliés offriront à l’Ukraine des garanties de sécurité comparables à l’article 5 de l’OTAN, tout en excluant formellement son adhésion à l’Alliance. Un compromis fragile qui pourrait redessiner l’architecture sécuritaire européenne et peser lourdement sur les marchés mondiaux.



La nouvelle est tombée via Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump, sur CNN et Fox News. L’accord USA–Russie ouvre la voie à une protection militaire élargie de l’Ukraine, inspirée du modèle OTAN, mais sans appartenance formelle. Une concession majeure à Vladimir Poutine, qui a toujours considéré l’entrée de Kiev dans l’Alliance comme une « ligne rouge absolue ».

Donald Trump s’est félicité sur Truth Social d’un « BIG PROGRESS ON RUSSIA », confirmant sa volonté de se présenter comme l’architecte d’un compromis « gagnant-gagnant ». L’accord repose sur deux piliers : des garanties de défense occidentales, crédibles mais limitées, et la possibilité d’un futur compromis territorial, renvoyé à la souveraineté de l’Ukraine. Comme l’a précisé Witkoff : « C’est aux Ukrainiens de décider comment un échange de terres ou un accord peut être trouvé. »

Un sommet à la Maison-Blanche est déjà prévu lundi avec Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens afin de définir le contour exact de ce cadre sécuritaire alternatif. Mais cette annonce fait déjà grincer des dents en Europe : beaucoup redoutent que Trump et Poutine ne façonnent un “deal bilatéral”, laissant de côté Kiev et l’Union européenne.

Les répercussions économiques sont immédiates. Les marchés de l’énergie ont réagi à la baisse, le baril de pétrole reculant de 2 %, tandis que le gaz européen a chuté de près de 5 % sur les marchés à terme. À l’inverse, l’euro s’est apprécié face au dollar, reflétant un regain de confiance des investisseurs dans la stabilité régionale. Les valeurs refuges comme l’or et les bons du Trésor américain ont marqué une pause, signe d’un optimisme prudent.

Pour autant, l’équilibre reste fragile : tout compromis territorial impliquant l’Ukraine pourrait rallumer les tensions politiques internes à Kiev, tandis que Moscou pourrait exiger davantage de garanties à long terme. L’accord reste donc à la fois prometteur et périlleux, reflet d’une diplomatie transactionnelle qui bouleverse les codes traditionnels.

Avant hier, en Alaska, Donald Trump et Vladimir Poutine ont ouvert une brèche vers la désescalade. Mais la question demeure : s’agit-il d’un véritable tournant stratégique, ou d’une trêve précaire destinée à calmer les marchés avant de nouvelles turbulences ?