Donald Trump met fin à la trêve commerciale mondiale, relance les tarifs douaniers à la carte, menace 200 pays et agite la diplomatie économique à coups de sanctions, deals technologiques et pressions géopolitiques. De TikTok à l’Iran, en passant par la Chine, le président américain réimpose sa vision transactionnelle du monde, dans un contexte d’incertitude économique globale.
La politique économique américaine s’apprête à entrer dans une nouvelle phase d’affrontement frontal. Le président Donald Trump a annoncé, ce week-end, que la trêve de 90 jours sur les tarifs douaniers, accordée à la majorité des nations, prendra fin le 9 juillet prochain. À défaut d’accords bilatéraux d’ici là, des sanctions allant de 10 % à 50 % s’abattront sur les importations concernées.
Dans une interview donnée à Fox News, Trump a détaillé sa méthode : envoyer des lettres aux pays concernés avec une formule expéditive – « Félicitations, vous pouvez encore vendre aux États-Unis, mais vous allez payer très cher ». L’objectif, annoncé avec emphase, était de négocier 90 accords en 90 jours. Résultat ? À peine quelques discussions ont été entamées, alors que les grandes puissances commerciales observent Washington avec prudence.
Le retour d’une politique commerciale agressive n’est pas sans conséquence : les marchés mondiaux réagissent à la hausse des tensions avec la Chine, notamment sur les questions de propriété intellectuelle et de cybersécurité. Si Trump affirme vouloir « de bonnes relations avec Pékin », il martèle que la Chine devra payer lourdement pour l’important déficit commercial qu’elle entretient avec les États-Unis.
Parallèlement, la Maison-Blanche a confirmé avoir détruit les principales installations nucléaires iraniennes, quelques jours seulement après un cessez-le-feu entre Téhéran et Israël. Cette opération militaire, qualifiée d’« obliteration » par Trump, accroît les risques de déstabilisation régionale et soulève la question de potentielles représailles sur les routes énergétiques stratégiques, notamment dans le détroit d’Ormuz.
Dans un autre registre, TikTok fait également partie de la stratégie globale américaine. Trump a confirmé qu’un groupe d’investisseurs privés prépare une offre de rachat du réseau social chinois. Sans en révéler les noms, il a précisé que la transaction nécessitera l’aval de la Chine, une manœuvre diplomatique délicate alors que la bataille technologique entre les deux puissances s’intensifie.
En toile de fond, les observateurs soulignent la convergence de ces initiatives : politique commerciale agressive, nationalisme économique, maîtrise des plateformes numériques, confrontation stratégique avec la Chine et militarisation du commerce. En se positionnant comme le négociateur en chef du nouvel ordre mondial, Trump joue une partition risquée, où chaque hausse de tarif ou frappe militaire peut devenir un levier de négociation — ou une étincelle déclenchant un choc économique global.
Dans cette course contre la montre, les investisseurs, industriels et gouvernements étrangers devront s’adapter rapidement, alors que la multiplication des fronts — Chine, Iran, TikTok, commerce mondial — crée une volatilité inédite sur les marchés. La stratégie américaine de la pression maximale, déjà vue sous la première présidence Trump, semble désormais revenir, avec un impact potentiel colossal sur la stabilité économique mondiale.
Source : AP
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