Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a rétabli la directive autorisant les descentes de l’ICE sur les lieux de travail agricoles, hôteliers et de restauration, moins d’une semaine après que Donald Trump ait reconnu lui-même les effets dévastateurs de ses politiques de déportation sur ces secteurs économiques.
Selon le Washington Post, les responsables du DHS ont annoncé ce revirement lors d’un appel en visioconférence à 30 bureaux de terrain de l’ICE à travers les États-Unis, lundi matin. Cette décision marque un changement radical de cap, alors qu’une pause temporaire avait été ordonnée quelques jours plus tôt.
Ce revirement intervient malgré les aveux publics récents du président Trump, qui avait concédé que ses politiques d’expulsion agressives privaient des secteurs clés comme l’agriculture ou l’hôtellerie de « très bons travailleurs de longue date ». Il avait alors ajouté : « Ces emplois sont presque impossibles à remplacer. Nous devons protéger nos agriculteurs. »
Mais cette parenthèse d’indulgence aura été de courte durée. La maison Blanche, et plus particulièrement Stephen Miller, le vice-directeur de cabinet et architecte de la ligne dure en matière d’immigration, n’aurait jamais soutenu cette pause. D’après des sources proches de ses efforts anti-immigration, Miller insiste pour que 3 000 arrestations de migrants soient effectuées chaque jour.
Selon des agents de terrain, la suspension des opérations dans les fermes, usines de conditionnement de viande, hôtels et restaurants n’a jamais eu de soutien réel en haut lieu. Des superviseurs des bureaux régionaux de l’ICE et de Homeland Security Investigations avaient été prévenus dès dimanche que la politique serait probablement annulée.
Dans un communiqué publié lundi, Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe du DHS pour les affaires publiques, a confirmé le rétablissement des descentes sur les lieux de travail, en déclarant :
« Il n’y aura aucun espace sûr pour les industries qui hébergent des criminels violents ou cherchent délibérément à entraver les efforts de l’ICE. »
Cette politique de répression renforcée dans les entreprises vise à cibler les réseaux d’emploi illégal, considérés comme une menace à la stabilité économique, à la sécurité nationale et à l’intégrité du marché du travail.
Malgré les conséquences économiques signalées dans les secteurs les plus dépendants de la main-d’œuvre immigrée, l’administration Trump choisit une fois de plus de prioriser l’approche répressive, quitte à désorganiser des industries déjà fragilisées par la pénurie de travailleurs.
Laisser un commentaire