Donald Trump autorise la reprise des livraisons d’armes « défensives » à l’Ukraine, quelques jours seulement après leur suspension. Une volte-face qui révèle les tensions internes au sein de son administration et les incertitudes stratégiques sur le soutien américain à Kiev.
Moins d’une semaine après que son secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné la suspension de plusieurs livraisons d’armes vers l’Ukraine, le président américain Donald Trump a finalement donné son feu vert pour leur reprise. Cette décision, annoncée le 7 juillet, marque une nouvelle étape dans la politique extérieure de l’administration Trump, oscillant entre prudence budgétaire et impératifs géopolitiques.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Trump a déclaré : « Nous allons envoyer davantage d’armes. Ils en ont besoin pour se défendre. Nous parlons d’armes défensives. » Selon des sources citées par l’agence Reuters, cette autorisation se fera par décret présidentiel en vertu du Presidential Drawdown Authority, un mécanisme qui permet de puiser directement dans les stocks militaires américains pour venir en aide à un pays allié.
La suspension initiale, décidée par Pete Hegseth, concernait des équipements cruciaux tels que les missiles Patriot, les roquettes GMLRS, les missiles Hellfire et les obus de 155 mm. Officiellement, elle visait à évaluer l’état des stocks du Pentagone, mais elle avait été vivement critiquée, tant à Kiev qu’au sein même de l’administration américaine.
Selon des révélations de la presse américaine, cette pause n’aurait pas été entièrement validée par la Maison Blanche, provoquant la colère du président. Donald Trump aurait exprimé sa frustration en privé, estimant que l’initiative du Pentagone manquait de coordination et nuisait à l’image des États-Unis sur la scène internationale. Le Département d’État, tout comme plusieurs membres du Congrès, auraient appris la décision après coup.
La reprise de l’aide militaire inclurait notamment des munitions de 155 mm et des roquettes guidées de haute précision, bien qu’aucune date précise n’ait été fixée pour leur envoi. L’avenir des missiles Patriot, particulièrement demandés par l’Ukraine pour contrer les frappes aériennes russes, reste pour l’heure incertain.
Ce retournement rapide illustre les contradictions de la politique étrangère de Trump depuis son retour à la Maison Blanche. D’un côté, il critique l’engagement financier des États-Unis dans le conflit ukrainien ; de l’autre, il affirme vouloir empêcher une victoire russe. Son administration semble tiraillée entre le souci de maîtriser les dépenses militaires et la nécessité de maintenir un leadership stratégique face à Moscou.
Alors que l’Ukraine fait face à une intensification des frappes russes, cette décision pourrait renforcer la résilience de Kiev sur le terrain. Mais elle montre aussi que la ligne politique américaine reste fragile, soumise aux tensions internes et aux ajustements improvisés du pouvoir exécutif.
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