Sous la présidence de Donald Trump, l’agence américaine des services d’immigration (USCIS) met en œuvre des mesures drastiques visant à restreindre l’accès à l’asile et à accélérer l’expulsion des étrangers présents sans statut légal.
Depuis la publication de nouvelles directives en février 2025, l’USCIS affirme avoir engagé des procédures de renvoi (NTA – Notices to Appear) contre plus de 26 700 migrants sans papiers, dans le cadre de la mise en œuvre du décret présidentiel Executive Order Protecting the American People Against Invasion. Cette ordonnance, signée par le président Trump, vise à renforcer la sécurité nationale et l’intégrité du système migratoire américain.
Selon Matthew Tragesser, porte-parole de l’USCIS, cette politique représente un retour à une approche « de bon sens » en matière d’expulsions. L’agence précise que 1 840 NTAs sont émises chaque semaine, avec une hausse de 2 811 % des avis liés à des cas de fraude par rapport à l’administration Biden-Harris.
Parmi les personnes concernées, on retrouve chaque semaine environ 500 demandeurs d’asile et 100 bénéficiaires du TPS (Temporary Protected Status). L’USCIS justifie ces actions par la volonté de limiter les abus du système d’immigration à travers les programmes humanitaires.
Les nouvelles lignes directrices privilégient l’émission d’un NTA en cas de refus d’une demande d’ajustement de statut, lorsque l’individu est expulsable. Dans des cas limités, l’agence conserve néanmoins une certaine latitude grâce à la discrétion du procureur.
L’agence précise que les procédures liées à des statuts comme le TPS ou le DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) restent encadrées par des réglementations spécifiques inchangées. Toutefois, si un pays perd sa désignation TPS, les anciens bénéficiaires qui ne détiennent plus de statut légal risquent de recevoir une NTA. L’USCIS recommande à ces personnes d’utiliser l’application CBPHome pour signaler volontairement leur départ.
Dans ce contexte, l’USCIS indique également fournir un soutien opérationnel accru à l’ICE, notamment en mobilisant des agents volontaires pour appuyer les opérations de terrain.
La révocation du TPS pour plusieurs pays, dont le Venezuela, a déjà été actée. Concernant Haïti, l’administration Trump avait réduit la validité du statut TPS de six mois, sans respecter le préavis légal de 60 jours. Cette omission pourrait permettre aux bénéficiaires haïtiens de récupérer rétroactivement cette période.
Les détenteurs de parole humanitaire, comme ceux du programme CHNV (Cuba, Haïti, Nicaragua, Venezuela), sont également visés. Une décision récente de la Cour suprême a validé la révocation de leur statut légal, augmentant le risque de déportation pour des milliers de personnes.
Avec cette offensive administrative, l’administration Trump entend envoyer un signal fort : l’immigration doit être rigoureusement contrôlée, y compris à travers des mesures coercitives à l’encontre de ceux qui bénéficiaient jusqu’ici d’une protection temporaire ou humanitaire.
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