L’administration Trump remet en vigueur une disposition controversée de la loi sur l’immigration de 1996, imposant des amendes quotidiennes pouvant atteindre 998 dollars aux migrants présents illégalement sur le territoire américain malgré un ordre d’expulsion, avec la possibilité de saisies de biens en cas de non-paiement.



Selon des documents internes obtenus par Reuters et relayés par NBC, cette politique migratoire controversée s’inscrit dans une volonté manifeste de durcir les mesures contre l’immigration clandestine. Elle concerne près de 1,4 million de personnes faisant l’objet d’ordres d’expulsion émis par les tribunaux. En vertu de cette mesure, les autorités américaines pourraient appliquer rétroactivement les amendes sur une période allant jusqu’à cinq ans, ce qui représenterait des dettes pouvant dépasser 1 million de dollars par individu.

La porte-parole du Département de la Sécurité intérieure (DHS), Tricia McLaughlin, a averti que les migrants concernés doivent utiliser l’application CBP Home (anciennement CBP One) pour organiser leur retour volontaire. « Le non-respect de l’ordre d’expulsion entraînera de graves conséquences, incluant une amende quotidienne de 998 dollars », a-t-elle déclaré dans un communiqué officiel publié sur les réseaux sociaux le 31 mars.

L’administration envisage également des saisies et ventes de biens des contrevenants. Des échanges internes montrent que la Maison Blanche a demandé à la douane (CBP) de superviser les procédures d’amendes et de confiscation, en collaboration potentielle avec l’unité de saisie des biens du Département de la Justice.

Cette relance des sanctions financières, d’abord mise en œuvre en 2018 sous la première présidence de Trump, puis suspendue par l’administration Biden en 2021, marque un tournant sévère dans la stratégie migratoire républicaine. Le message est clair : la tolérance zéro est de retour, et les migrants en situation irrégulière s’exposent à des conséquences économiques et judiciaires inédites.