Depuis le 11 avril 2025, un nouveau règlement fédéral sur l’immigration, instauré sous l’administration Trump, impose une obligation stricte à tous les non-citoyens âgés de 14 ans et plus résidant aux États-Unis : s’enregistrer formellement auprès des autorités fédérales et conserver à tout moment une preuve de cet enregistrement.
Cette règle baptisée « Obligation d’Enregistrement pour les Étrangers » relance une disposition ancienne de la législation migratoire américaine, en l’élargissant à de nouvelles catégories de personnes. Elle s’applique à tous les étrangers qui n’ont pas été enregistrés ou n’ont pas fourni leurs empreintes digitales lors de leur demande de visa ou de leur entrée sur le territoire, et qui y résident depuis plus de 30 jours. Ces personnes doivent désormais se signaler auprès des Services de Citoyenneté et d’Immigration des États-Unis (USCIS), via une procédure dédiée.
Selon les précisions d’un cabinet d’avocats en immigration basé aux États-Unis, cette exigence concerne tous les étrangers de 14 ans et plus. Si un enfant atteint ses 14 ans alors qu’il réside déjà sur le territoire, ses parents ou tuteurs disposent de 30 jours pour soumettre un dossier de nouvelle inscription. Cette mesure n’octroie ni statut légal ni autorisation de travail. Il s’agit uniquement d’une démarche administrative, dont la non-exécution peut avoir de lourdes conséquences : amendes, accusations pénales, voire emprisonnement.
De nombreux immigrés sont toutefois déjà considérés comme en règle par l’USCIS. Cela inclut les détenteurs de Green Card, les bénéficiaires de visas valides avec formulaire I-94, les porteurs de carte EAD (autorisation de travail), les individus soumis à une procédure de déportation ou encore les demandeurs de carte verte ayant fourni leurs empreintes. Les personnes entrées via le programme CBPOne à la frontière sud sont également dispensées de nouvelle inscription.
En revanche, plusieurs groupes sont appelés à se mettre à jour sans délai : notamment les individus entrés sans inspection ni visa, les citoyens canadiens restés plus de 30 jours sans formulaire I-94, ou encore les enfants devenus adolescents. Dans ces cas précis, les autorités recommandent vivement de consulter un avocat avant toute démarche d’enregistrement.
L’inscription se fait désormais en ligne, à travers un formulaire spécifique (G-325R) mis à disposition par l’USCIS. Une fois enregistré, toute personne de 18 ans ou plus est légalement tenue de porter sur elle une preuve de cette démarche : carte de résident, visa, formulaire I-94, carte EAD ou tout avis d’approbation officiel délivré par l’USCIS.
Un autre rappel essentiel concerne la mise à jour de l’adresse de résidence. Toute personne non citoyenne, y compris les résidents permanents, doit déclarer son changement d’adresse dans un délai de dix jours. Faillir à cette obligation peut entraîner des retards, pertes de documents ou complications juridiques dans les démarches d’immigration.
Cette nouvelle réglementation soulève de profondes inquiétudes au sein de plusieurs communautés immigrées, notamment parmi les Haïtiens vivant à Miami, Boston ou New York. Beaucoup redoutent qu’un tel système d’enregistrement ne devienne un outil de surveillance ou de profilage racial. Les avocats recommandent cependant de ne pas céder à la panique, mais de rester informés et de chercher un accompagnement juridique si nécessaire.
S’enregistrer n’est pas synonyme de protection, mais l’absence d’enregistrement peut devenir un facteur aggravant en cas de contrôle. Respecter la loi est une obligation, mais le faire en connaissance de cause est une protection. Face à l’évolution rapide des politiques migratoires, cette nouvelle obligation représente un tournant à ne pas négliger dans le parcours de tout immigré aux États-Unis.
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