La volatilité des marchés mondiaux, dopée par les tensions tarifaires et l’instabilité géopolitique, fait exploser les primes des traders à Wall Street. En 2025, les bonus des salles de marché pourraient bondir jusqu’à 30 %, tandis que les autres métiers de la finance restent en mode attente.



C’est une année en or pour les traders de Wall Street. Dans un climat économique secoué par l’incertitude — droits de douane imprévisibles, tensions Chine–États-Unis, flambée du pétrole et course électorale américaine — les marchés financiers dansent au rythme de la volatilité. Et avec elle, les bonus explosent.

Selon les dernières estimations du cabinet Johnson Associates, les traders en equity pourraient voir leurs primes annuelles augmenter de 20 à 30 %, tandis que leurs collègues du fixed income pourraient engranger 10 à 20 % supplémentaires. Une performance spectaculaire qui contraste avec les années précédentes marquées par la prudence et les réductions de coûts.

Les banques d’investissement récompensent leurs équipes les plus exposées à l’activité de marché. L’incertitude tarifaire, notamment autour des nouvelles politiques douanières américaines, a généré une intensité rare sur les desks de trading, stimulant le volume d’opérations… et les gains.

Mais cette euphorie reste circonscrite. Du côté des fusions-acquisitions (M&A) et des introductions en bourse (IPO), l’humeur est bien plus réservée. Les bonus n’augmenteraient que de 0 à 5 %, en raison d’un faible taux de clôture des transactions en 2025. Les véritables effets, si la dynamique se confirme, pourraient se faire sentir en 2026.

Les gestionnaires d’actifs, eux, bénéficient modestement du climat : +2,5 à 7,5 % pour les asset managers, +2,5 à 5 % pour les family offices, jusqu’à +5 % pour certains hedge funds performants.

Dans l’univers du private equity, les stratégies secondaires et le crédit privé attirent une attention croissante, avec des hausses de bonus estimées entre 7,5 et 10 %.

Pour Alan Johnson, fondateur du cabinet éponyme : « Toute l’instabilité mondiale, aussi déstabilisante soit-elle pour les gouvernements, est une opportunité en or pour les traders. Ils prospèrent dans le chaos. »

Mais cette embellie ne masque pas les pressions structurelles : l’intelligence artificielle continue de bouleverser les modèles opérationnels des banques, les gains de productivité limitent les recrutements, et les stratégies de réduction des coûts restent d’actualité pour les métiers hors trading.

En clair, 2025 couronne les desks de marché comme les véritables gagnants de la finance mondiale. Mais derrière les chiffres mirobolants, le secteur reste fragmenté, entre euphorie de court terme et réorganisation de long terme.