Le Département d’État américain annonce un renforcement drastique de la procédure de sélection des demandeurs de visas étudiants et d’échange, avec une surveillance renforcée des activités en ligne.



Dans un nouveau virage sécuritaire impulsé par l’administration Trump, le Département d’État des États-Unis a annoncé ce mercredi un ensemble de mesures visant à renforcer le processus d’évaluation des candidats aux visas étudiants (F et M) ainsi qu’au programme d’échange culturel (visa J). Désormais, les services consulaires sont invités à procéder à une analyse exhaustive des réseaux sociaux des demandeurs, dans le cadre d’un « filtrage complet et rigoureux ».

Un haut responsable du Département d’État a expliqué que cette décision répond à « une attente des citoyens américains de voir leur gouvernement tout mettre en œuvre pour protéger le pays », ajoutant que le système de visas est au cœur de cette stratégie. « Ce que nous faisons, c’est sécuriser les campus et moderniser les procédures de l’État dans un contexte géopolitique tendu. »

Les candidats à un visa seront ainsi invités à rendre leurs profils sociaux accessibles au public. En cas de refus, ce comportement pourra être interprété comme une tentative de dissimulation, selon les nouvelles directives internes consultées par JNS. Les agents consulaires devront rechercher tout signe d’hostilité envers les citoyens, les institutions ou les valeurs fondatrices des États-Unis.

Ces mesures interviennent dans un climat de tension accrue autour des présumées sympathies terroristes de certains étudiants étrangers. Plusieurs cas récents impliquant des soutiens présumés à Hamas ou à d'autres organisations classées terroristes par Washington ont provoqué des remous juridiques, dont le cas emblématique de Mahmoud Khalil, étudiant syrien diplômé de l’université Columbia. Ce dernier, accusé d’avoir omis des informations sur sa demande de carte verte, reste détenu malgré l’invalidation judiciaire de la tentative du secrétaire d’État Marco Rubio de révoquer son visa en invoquant un « intérêt diplomatique impérieux ».

Rubio a par ailleurs annoncé avoir déjà annulé plus de 300 visas grâce au programme d’intelligence artificielle « Catch and Revoke » (Attraper et Révoquer), destiné à détecter et neutraliser toute activité en ligne jugée compromettante. Cette stratégie, bien qu’encore partiellement confidentielle, soulève des inquiétudes croissantes sur la surveillance numérique et les atteintes potentielles à la vie privée.

Ces nouvelles directives visent à établir un contrôle renforcé mais soulèvent de nombreuses questions quant à leur mise en œuvre équitable et à leur impact sur l’attractivité des universités américaines, longtemps considérées comme des pôles d’excellence pour les talents étrangers.