Du 26 au 28 juin, une importante délégation du personnel du Sénat américain, accompagnée de l’ambassadeur Henry Wooster, a rencontré les plus hautes autorités haïtiennes, affirmant la volonté des États-Unis de mobiliser un soutien international accru pour faire face à l’insécurité galopante qui ravage Haïti.



C’est un signal fort que Washington envoie à Port-au-Prince. Dans un contexte de violence extrême et d’instabilité institutionnelle, des membres influents du personnel du Sénat américain ont effectué une visite de travail de trois jours en Haïti, en compagnie de l’ambassadeur américain Henry Wooster. Selon une déclaration officielle de l’ambassade des États-Unis en Haïti, cette mission vise à mobiliser le soutien mondial pour aider les Haïtiens à lutter contre les gangs terroristes qui menacent dangereusement de déstabiliser le pays.

Durant leur séjour, les émissaires américains ont rencontré successivement les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), les représentants du gouvernement haïtien, ainsi que plusieurs partenaires internationaux présents sur le territoire. La délégation a également échangé avec les hauts responsables de la Police nationale d’Haïti (@pnh_officiel) et du Ministère de la Santé publique et de la Population (@MSSMHaiti) pour évaluer les défis sécuritaires, sanitaires et sociaux auxquels fait face le pays.

L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large des États-Unis en matière de sécurité régionale, qui considère la crise haïtienne comme une menace transfrontalière. En soutenant les forces haïtiennes, notamment la PNH, Washington cherche à empêcher l’effondrement total de l’ordre public et à endiguer la progression des gangs, qualifiés désormais de terroristes.

Alors que plusieurs quartiers de Port-au-Prince et de nombreuses régions de province sont contrôlés par des groupes criminels lourdement armés, cette visite réaffirme l’implication diplomatique et logistique des États-Unis dans la résolution de la crise haïtienne. Elle intervient également dans un moment charnière, marqué par l’instabilité politique, la précarité institutionnelle, et les retards dans le déploiement effectif de la Mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya, approuvée par l’ONU.

Par cette démarche, Washington cherche à rassurer ses alliés, la population haïtienne et la diaspora, tout en mettant la pression sur la communauté internationale pour accélérer les engagements financiers et militaires promis. Une diplomatie de terrain qui vise aussi à démontrer que les États-Unis restent un acteur incontournable dans la stabilisation de la région caribéenne.

En conclusion, cette visite à haute portée stratégique témoigne d’un réalignement clair de la politique américaine vis-à-vis d’Haïti, dans un monde où les crises régionales peuvent rapidement devenir des menaces globales. La guerre contre les gangs haïtiens ne se gagnera pas sans coalition, coordination internationale et soutien durable — un message que Washington semble vouloir graver dans le marbre.