Les États-Unis ont décidé de révoquer les visas des magistrats brésiliens en charge du procès explosif de Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État, accentuant la tension diplomatique entre Brasília et Washington.
C’est une mesure sans précédent. Vendredi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé la révocation immédiate du visa du juge Alexandre de Moraes, figure centrale du procès intenté contre l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro. La décision fait suite à l’imposition d’un bracelet électronique à Bolsonaro, mesure jugée « arbitraire » et « politiquement motivée » par Washington.
« La chasse aux sorcières politique menée par le juge Moraes dépasse les frontières du Brésil. Elle constitue une atteinte directe aux droits fondamentaux et aux principes démocratiques partagés », a déclaré Rubio dans un communiqué incendiaire. L’administration américaine étend ses sanctions à l’ensemble des juges impliqués dans l’affaire, ainsi qu’à leurs proches immédiats.
Le procès de Jair Bolsonaro, poursuivi pour tentative présumée de renversement du gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, entre dans sa phase finale. À 70 ans, l’ancien chef de l’État risque plus de 40 ans de prison. Il est accusé d’avoir orchestré, avec l’appui de hauts gradés de l’armée, une stratégie visant à contester les résultats de l’élection présidentielle de 2022, qu’il a perdue face à Lula.
Actuellement, Bolsonaro vit sous surveillance judiciaire stricte : port obligatoire d’un bracelet électronique, assignation à résidence les soirs et week-ends, interdiction formelle d’utiliser les réseaux sociaux ou de contacter des représentants étrangers.
La décision américaine jette une lumière crue sur la dimension internationale d’un procès dont les implications dépassent largement le cadre juridique brésilien. Elle intervient dans un contexte de polarisation politique intense en Amérique latine, où la figure de Bolsonaro continue de diviser profondément.
Du côté de Brasília, aucune réponse officielle n’a encore été formulée. Mais cette escalade pourrait affecter les relations bilatérales entre le Brésil et les États-Unis, alors même que Washington cherche à renforcer ses alliances stratégiques sur le continent.
L’affaire Bolsonaro devient ainsi un nouveau point de fracture entre deux visions opposées de la démocratie et de l’État de droit, au cœur d’un continent en mutation.
Source : AFP
Laisser un commentaire