Une enquête révèle des pratiques abusives dans plusieurs villes d’Haïti où des clients de Western Union et d’Unitransfer sont contraints d’acheter des produits ou de payer des frais illégaux pour recevoir leurs transferts d’argent. Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes sur les droits des consommateurs et la régulation des services financiers en Haïti.



Dans un contexte socio-économique déjà difficile, des citoyens haïtiens, notamment à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, dénoncent une forme d’extorsion organisée dans les maisons de transfert affiliées à Western Union et Unitransfer. Selon une récente enquête publiée par Ayibopost, plusieurs agences obligeraient les bénéficiaires de transferts internationaux à acheter des produits – parfois inutiles – ou à s’acquitter de frais illégitimes avant de pouvoir récupérer leur argent.

Ces pratiques abusives, qui violent les droits fondamentaux des consommateurs, se sont installées dans un vide réglementaire préoccupant. Elles prennent racine dans une réalité économique instable où les prestataires de services financiers exploitent la vulnérabilité des clients pour générer des revenus supplémentaires, au détriment de l’éthique commerciale et de la loi.

Les victimes, souvent issues des couches les plus défavorisées de la population, dépendent de ces envois d’argent de leurs proches à l’étranger pour survivre. Leur imposer des achats forcés ou des frais injustifiés revient non seulement à les appauvrir davantage, mais aussi à compromettre la confiance dans les institutions financières opérant en Haïti.

Cette situation interpelle les autorités de régulation, notamment la Banque de la République d’Haïti (BRH), qui se doit d’intervenir de manière urgente pour mettre fin à ces dérives. Une meilleure surveillance des maisons de transfert, des inspections régulières et des sanctions exemplaires contre les agences fautives sont nécessaires pour restaurer la transparence et la protection des consommateurs.

Alors que les transferts d’argent représentent une part cruciale de l’économie haïtienne, garantir leur accessibilité sans condition abusive est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif pour la stabilité économique du pays.