La visite officielle de Volodymyr Zelensky à Pretoria provoque une onde de choc politique. Des partis sud-africains dénoncent une trahison des liens historiques avec la Russie et alertent sur les répercussions géopolitiques pour le Sud global.



La visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud, ce jeudi 24 avril, a déclenché une vague de protestations dans la capitale Pretoria. Plusieurs partis politiques, menés par les Economic Freedom Fighters (EFF) et le Parti Communiste Sud-Africain (SACP), ont manifesté vigoureusement contre ce qu’ils considèrent comme un alignement dangereux sur les intérêts occidentaux.

Le chef du parti EFF, Julius Malema, a qualifié Zelensky de « pantin de l’Occident » et a vivement critiqué le gouvernement sud-africain pour avoir ouvert les portes du siège gouvernemental à un dirigeant qu’il estime être en opposition directe avec les valeurs de solidarité du Sud global. Selon lui, cette visite constitue une insulte à la mémoire des luttes anti-apartheid soutenues par la Russie, partenaire fidèle de l’Afrique du Sud durant les décennies de résistance.

Le SACP, allié historique de l’ANC au pouvoir, a également exprimé son opposition à cette rencontre diplomatique. Dans un communiqué, le parti a averti que tout soutien officiel à l’Ukraine pourrait porter atteinte aux intérêts géopolitiques de l’Afrique et affaiblir la coopération stratégique avec les BRICS.

« L’Afrique du Sud ne doit pas se laisser entraîner dans les conflits géopolitiques qui ne servent pas nos intérêts ni ceux de notre continent. La neutralité active doit rester notre boussole », a déclaré un porte-parole du SACP.

Alors que Pretoria affirme que cette visite s’inscrit dans une volonté d’écoute et de médiation, les opposants estiment qu’elle envoie un mauvais signal aux alliés traditionnels du pays. La Russie, partenaire militaire et économique clé de l’Afrique du Sud, pourrait en effet interpréter ce rapprochement comme un désalignement diplomatique.

Cette controverse soulève des questions sur la posture internationale de l’Afrique du Sud, entre fidélité historique aux puissances de l’Est et ouverture stratégique aux dialogues globaux.